Je suis un monstre, mais je me soigne !

Discours interne

C’est cette petite voix intérieure qui te souffle : "Tu es un monstre, c’est mal ! Par ta faute, tu as tout détruit".

À qui cela arrive-t-il ?

Les personnes qui éprouvent de la culpabilité et des remords craignent d’être une mauvaise personne. Profondément soucieuses de bien faire, elles cherchent plus ou moins consciemment à faire du mieux qu’elles peuvent. Peut-être qu'elles ont reçu des injonctions fortement jugeantes dans leur enfance. Parfois, c’était juste une phrase comme : "Tu es méchant", parfois cela était décliné, répété et rabâché. Une chose est sûre, ces personnes n’ont pas appris à être tolérantes avec elles-mêmes.

Aujourd’hui, je vous propose de voir comment s’articule la notion tristement célèbre de la culpabilité du point de vue de la psychologie chinoise.

Pour l’approche globale de la vision taoïste, le remord et la culpabilité découlent du clivage important entre la notion de bien et de mal, plus précisément, entre le tiraillement qu’il existe à être une « bonne personne », celle qui fait du bien.

En médecine chinoise et en psychologie chinoise, la culpabilité et les remords sont considérés comme pouvant être pathologiques. Dans le sens où ils desservent l’harmonie et le bon fonctionnement naturel de l’esprit, du corps et des émotions. Bref, se sentir coupable ne sert à rien.

Un syndrome pour la culpabilité

La personne atteinte par cet état ressent de la culpabilité et du remords face à des actions auxquelles elle attribue la notion de faute (de manière objective ou non).

Le remords entraîne le sentiment de culpabilité et vice-versa.

C’est une spirale vicieuse. Celle-ci prend racine bien souvent dans une colère trop longtemps étouffée qui explose tôt, mais le plus souvent tard. C’est l’effet cocotte-minute qui diminue la capacité de maîtrise lors de l’expression de la colère. Aussi, ces formes d’expression de colère, le cercle vicieux du remords s’installe petit à petit.

Dans le remords, la personne est tiraillée entre la solution qu’elle pense connaître et l’impossibilité de l’appliquer à cause de la notion de faute. Pour la psychologie chinoise, la notion de faute est considérée comme étant un facteur pathogène qui entraîne des troubles de la conscience en mettant en place des processus mentaux morbides et qui vont dans le sens de l’auto-sabotage et de l’auto-dévalorisation.

Zoom sur la notion de faute

Vous savez sûrement que dans les visions orientales, notamment celles qui donnent une place de référence au yin et au yang, toute situation peut être vue, observée d’une place polarisée. Avec des avantages et des inconvénients. Des ressources et des contraintes, ou encore des opportunités et des dangers. La notion de faute, en particulier dans notre culture judéo-chrétienne, s’apparente à une forme d’absolu. Une erreur complète et reprochable. Or, considérer qu’une action est une faute absolue, c’est comme voir seulement la moitié de la réalité. Selon la vision taoïste, aucun événement ne peut être absolu. De fait, il ne peut jamais être uniquement « mal » ou uniquement « bien ».