Un être humain est un mammifère social qui bénéficie d’un panel émotionnel vaste et d’un mental puissant, lui permettant l’abstraction. Néanmoins, il reste habité par des pulsions. Il porte en lui un instinct de survie et de reproduction très forts (même s’il n’est généralement pas à l’aise avec cela).

Pour survivre, il doit répondre à ses besoins. Son système d’organisation sociale varie selon les cultures, néanmoins il a grandement besoin du groupe pour sa survie. Il se différencie des autres mammifères, notamment, par son libre arbitre et sa capacité à faire des choix plus ou moins délibérés. Cela lui permet d’avoir des rêves, de formuler des objectifs et d’élaborer un système de valeurs qui deviendra fondateur de la culture et de la société.

Dans une volonté d’évolution, il tend à harmoniser ses relations pour passer d’un système dominant-dominé à un système collaboratif à somme positive, à savoir gagnant-gagnant. Pour ce faire, il a besoin de se connaitre, et de se reconnaitre dans ses particularités et ses spécificités. Ainsi, il est ensuite en mesure de respecter l’autre et de coopérer avec lui en vue d’harmoniser son monde.

En gagnant en responsabilité et en connaissance de soi, l’humain devient donc capable de bienveillance et de cohérence avec soi, et de fait avec son environnement. Il gagne ainsi enfin son titre noble d’« homo sapiens sapiens », littéralement « homme qui sait qu’il sait ».

Être et faire

Une autre vision permettant d’enrichir la démarche de mise en cohérence est de faire la différence entre être et faire.

Ce que je suis : mes pensées, mes émotions, mes sentiments, mes valeurs et mes besoins n’appartiennent qu’à moi. Tout comme mon corps. Personne n’a le droit de mettre en doute, d’attaquer, ou de nier qui je suis. Cela ne m’empêche pas de rester ouvert aux conseils ou aux questions, tant que cela est fait avec respect et dans un but constructif.

Dans un monde idéal, « qui je suis » suscite de l’amour inconditionnel (oui, oui sans condition), du respect et de la bienveillance. Après chacun choisit d’être en relation avec moi ou non. Et je fais pareil.

Ce que je fais est potentiellement susceptible d’impacter les autres et le monde : mes actes, mes choix, mes paroles, mes réactions et mes positionnements sont des façons d’entrer en relation. Que ce soit le choix de mes paroles, ma façon de m’exprimer ou tout autre acte de ma part, je vais avoir un effet sur l’autre. Cet effet peut être vécu de trois manières principalement : cela peut être agréable, désagréable, ou créer de l’indifférence.

Il est donc normal que les relations entre individus soient conditionnelles. Et il est même essentiel qu’elles le soient pour le fonctionnement de la collectivité.

Prenons l’exemple des relations entre un adulte et un petit enfant. Si vous avez un enfant, vous serez d’accord pour dire que vous l’aimez quoi qu’il arrive, et quoi qu’il fasse. Votre amour pour cet enfant est inconditionnel. Si cet enfant fait une bêtise, une erreur dans ses actions, allez-vous l’aimer moins ?

Vous pouvez sans doute être agacé, dans l’instant, ou au contraire, complètement zen et serein. Et même si vous entriez dans une colère noire, vous aimez encore cet enfant de façon inconditionnelle. Pour autant, en tant que parent, c’est une nécessité vitale de transmettre aux enfants que les relations avec les autres sont conditionnelles. Tout notre système de coopération, que ce soit au sein du foyer ou à l’échelle d’un pays, en dépend. Vivre ensemble implique des conditions, avec des comportements attendus et des conséquences en cas de sortie du cadre.

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