Comprendre et transformer nos limites personnelles

Nous portons tous en nous des croyances qui, souvent à notre insu, limitent nos perspectives et nos actions. Ces croyances, généralement ancrées dans des jugements que nous avons formulés à notre propre égard, peuvent devenir des fondations sur lesquelles nous bâtissons notre identité.

Des affirmations telles que « Ce truc n’est pas fait pour moi », « Je n’ai pas le temps de prendre soin de moi » ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres. Ces croyances, en se cristallisant, deviennent encore plus contraignantes. Des pensées telles que « Je SUIS nul.le » ou « Je SUIS trop peureux.se pour voyager seul.e » portent en elles un jugement négatif sur soi-même, nous enfermant dans une vision réduite de nos capacités.

Mais attention, comme le soulignait Stéph, qui écrivait sur le blog, une croyance positive n'est pas forcément plus libératrice. Elle pointait du doigt une vérité souvent ignorée : figer quelque chose en positif peut être tout aussi limitant. Prenez, par exemple, la croyance « Je suis fiable quoi qu'il arrive, je ne laisse jamais tomber personne ». Bien que positive, elle peut créer une pression inutile sur soi-même. Ces croyances sont des injonctions auxquelles nous répondons, souvent inconsciemment, de manière à les valider.

Ce système s'auto-valide et conditionne nos actions. Comme dit le proverbe : « Lorsque je fais ce que j’ai toujours fait, j’obtiens ce que j’ai toujours eu. » Cependant, que se passe-t-il si nous voulons changer le résultat ? Pour cela, il faut d'abord s'attaquer à la croyance limitante sous-jacente.

Identifier et transformer les croyances limitantes

Les croyances opèrent à tous les niveaux de notre conscience. Certaines sont accessibles et conscientes, tandis que d'autres demeurent cachées. Pour travailler sur ces croyances et les rendre plus adaptées à nos aspirations, nous devons d'abord les rendre visibles. Le premier pas consiste donc à prendre conscience de ces croyances limitantes.

Heureusement, les limites imposées par nos croyances ne sont pas immuables. Comment, alors, peut-on transformer une croyance limitante ? Voici quelques stratégies :

Affirmation de soi : En s'affirmant différemment, on remodèle notre croyance sur qui nous sommes. Par exemple, si l'on croit « je suis trop peureux.se pour voyager seul.e », on peut se lancer un défi pour confronter cette croyance et la rendre obsolète. Cela peut commencer par la simple planification d'un voyage.

Éducation du cerveau : On peut instaurer une nouvelle croyance par l'éducation de notre mental. Les affirmations répétées, idéalement pendant 21 jours (selon les neurosciences), accompagnées de ressenti et de visualisations, sont efficaces. Par exemple, remplacer « je suis trop peureux.se pour voyager seul.e » par « Je voyage librement et en sécurité, car la Terre est mon foyer ». Placez cette affirmation dans des lieux stratégiques (salle de bain, voiture, bureau...) et répétez-la régulièrement, en visualisant la liberté et la sécurité que vous ressentez en voyageant.

Reformulation : Moduler une croyance en la reformulant permet de négocier un nouveau "contrat" avec notre conscience. Par exemple, transformer « je suis trop peureux.se pour voyager seul.e » en « Lorsque je voyage seul.e, je suis suffisamment attentif.ve à ma peur pour me mettre en sécurité ».

Approche Rationnelle : Pour ceux qui préfèrent une approche logique, travailler sur la croyance à l'aide d'affirmations positives peut être bénéfique. Par exemple, passer de « je suis confiant.e lorsque je voyage » à « En toute situation, je suis confiant.e », et finalement à « Je peux toujours choisir d’être confiant.e », ce qui offre une flexibilité et un choix personnel.

Ces méthodes ne sont pas exhaustives, mais elles offrent des pistes concrètes et réalisables pour travailler sur nos croyances limitantes. En changeant une croyance, nous influençons également d'autres croyances connexes, amenant parfois à la conscience de nouvelles perspectives jusqu'alors inexplorées.

Si je prends l'exemple de la croyance « je suis trop peureuse pour voyager seule », en la travaillant, je peux découvrir en moi des ressources insoupçonnées, comme :

• « Si je suis peureux.se, c’est que je suis attentif.ve à ma sécurité »
• « Je sais sentir ma peur et la gérer »
• « La solitude est une rencontre enrichissante avec moi-même et avec l'autre »
• « Faire confiance à l'inconnu me permet de développer ma propre confiance »

Ce processus de transformation est sans fin et peut être adapté à n'importe quelle croyance. Personnellement, en écrivant ces affirmations, j'ai ressenti l'envie de préparer un sac à dos et de partir à l'aventure. Qui sait, peut-être est-ce le début d'un nouveau chapitre dans votre propre histoire de croyances et de découvertes ?