Toutes les émotions sont perçues par la médecine chinoise comme étant des mouvements énergétiques. C’est-à-dire qu’elles “traversent” l’individu avec une forme, une expression particulière. Certaines émotions sont de nature à nous pousser au repli sur soi, on dira qu’elles ont un mouvement yin qui pousse à l’intériorisation. D’autres ont une forme plus expressive et expansive, de nature yang et s’expriment en direction de l’extérieur, comme la colère.
Le mouvement de la joie
Selon cette tradition, le mouvement de la joie est le rayonnement. Le mouvement de la joie est relié à l’élément feu, à l’été et au zénith. Son rayonnement se déploie dans toutes les directions, mais avec un tropisme particulier vers le « haut ». Plus la joie est reliée à des aspirations et des valeurs profondes de l’individu, plus son rayonnement se déploie vers l’extérieur mais également vers l’intérieur.

Par opposition, l’angoisse qui est le contraire de la joie, a une énergie qui densifie et immobilise tout en ayant un tropisme vers le bas.
La joie est la seule émotion qui peut être de nature équilibrée, à la fois intérieure et extérieure. La médecine chinoise la considère comme “harmonisante”. Elle apporte de l’équilibre au corps et à l’esprit.
D’autre part, la joie possède un rayonnement intérieur qui intensifie le centre de l’être.
Le système nerveux autonome et la joie
Au niveau hormonal à proprement parler, il est important de noter que la joie provoque différentes sécrétions chimiques qui sont à la fois relaxantes mais également stimulantes, ce qui permet cet état « harmonisant ». Notamment elle équilibre les quatres hormones dites du plaisir :
- La dopamine ( hormone du plaisir ) ;
- La sérotonine ( hormone de la bonne humeur ) ;
- L’adrénaline ( hormone de l’excitation ) ;
- L’ocytocine ( hormone du lien social ).
Lorsque la joie est ressentie, les hormones sécrétées vont entraîner de forts battements de cœur mais ralentir la fréquence cardiaque. La respiration est ample et nous ressentons des vagues de chaleur qui nous envahissent. Avec la joie c’est tout notre corps qui est « suractivé », qui est stimulé.
Si nous souhaitons aller plus loin au niveau neurologique, nous pouvons constater que la joie est une émotion qui stimule à la fois le système sympatique ( qui a un rôle d’accélérateur dans le corps ) et à la fois, le système parasympathique ( qui a un rôle de modérateur au niveau du corps ).
Ces deux systèmes fonctionnent de pair et permettent au corps de rétablir une forme d’équilibre, quel que soit le changement qui est en train de s’opérer. La joie a pour faculté de stimuler les deux parties du système nerveux autonome, et de tendre ainsi vers une harmonisation.
La joie élève l’individu
J’aime beaucoup le proverbe orientale qui dit :
“ Il n’y a pas de chemin vers le bonheur, le bonheur est le chemin. »
Proverbe bouddhiste
Et j’aime à croire que la joie est l’indicateur sur ce chemin. Elle est notre boussole intérieure et nous informe sur notre cohérence personnelle. Sur notre cohérence entre nos valeurs profondes et ce qui se manifeste dans notre réalité.
En médecine chinoise l’on considère que la joie est reliée au cœur (organe) car son mouvement est de nature semblable. Le cœur lui aussi, rayonne, diffuse et apporte la vie par l’intermédiaire du sang.
À un niveau plus haut
La joie nous élève, elle fait apparaître les parts les plus rayonnantes de notre être. Toujours dans les traditions taoïstes, l’on considère la joie comme étant une nourriture raffinée pour la conscience.
En médecine chinoise l’on différencie les facultés mentales et cognitives de la capacité d’entendement et de conscientisation. La conscience est la part qui englobe la notion d’esprit, de pensée, de logique. Et évidemment, elle n’est pas localisée. Et encore moins dans le cerveau, qui lui est un lieu de stockage d’information pour cette médecine orientale.
» De même que l’on ne voit jamais le soleil sur terre, mais que nous percevons uniquement son rayonnement, nous ne voyons jamais la conscience mais son rayonnement nous apparaît au travers de l’esprit. «
Michel Deydier-Bastide
Revenons à cette allégorie de nourriture. Pour la médecine chinoise, la joie de part son mouvement nous élève. Nous fait rayonner. Surtout elle nous connecte à la part plus grande de nous-même. La conscience. La conscience aime la joie. La conscience nous parle au travers de nos joies profondes. Elle nous informe de notre connexion à notre part plus vaste et plus sage, imperceptible que l’on nomme conscience.
Comment mettre de la joie dans sa vie ?
Si la joie se déploie dans la réalisation de choses qui ont du sens, valorise ce qui est important à tes yeux. Met en place des objectifs pour vivre et incarner tes valeurs et tes rêves.
Différentes formes de joie
En médecine chinoise l’on décline la joie sous plusieurs formes. Comme un curseur de cohérence et d’intensité d’alignement. En voici les formes principales et leurs caractéristiques propres.
La joie qui prend son origine à l’extérieur de la personne
Elle concerne bien souvent le domaine de l’avoir. La cause est extérieure et touche les parts superficielles de l’individu ( Les parts qui sont plus en contact avec l’extérieur, avec le monde ).
Ses manifestations sont fortes à l’extérieur et faible à l’intérieur de l’être :
- Cris de joie ;
- Saut, mouvement du corps visant à exprimer la joie ;
- Rires, sourire.

La joie qui prend son origine en lien avec les objectifs ou la réalisation de la personne
Touche principalement le domaine du faire en lien avec l’avoir. Il est question des joies qui impliquent des réalisations ( matérielles ou non ), des aboutissements, des objectifs atteints.
L’intention de l’individu est en cause la plupart du temps dans ce cas de figure, comme lors d’un projet. Si cela n’avait pas de lien avec un projet concret, cette joie est au moins en lien avec des parts profondes de l’individu, comme ses aspirations, ses buts, ses valeurs.
Par exemple, recevoir du matériel ou un don qui nous permet la concrétisation d’un projet ou qui a du sens en regard de nos valeurs, de nos passions.
La réalisation est donc en lien avec l’extérieur. Ce type de joie pose un mouvement de communication entre l’intérieur et l’extérieur.

La joie qui prend son origine en lien avec le noyau de l’être, le moi profond de l’individu
Cette joie trouve sa cause dans les parts profondes de l’être ( que nous nommerons de manière simplifiée « noyau » ).
Elle n’a pas forcément besoin d’un support extérieur, mais néanmoins cela peut être le cas. Par exemple lorsque quelqu’un éprouve de la joie à la contemplation d’un paysage. Dans ce cas, la cause est intérieure, elle est liée au plaisir suscité par la contemplation. Pour autant, certaines personnes sauront ressentir cette joie lors de la contemplation de paysages que d’autres ne trouveraient pas plaisant.

La joie qui prend son origine dans l’intérêt porté à un être vivant
Dans ce cas de figure, il est question de joie suscitée par la réjouissance et l’amour désintéressé.
La capacité à ressentir ce type de joie dépend directement des notions comme l’empathie, la compassion, l’amour désintéressé, l’amour universel. Toutes ces compétences sont le propre d’une conscience qui s’épanouie.
Il n’est pas considéré comme une joie de ce type, la réjouissance envers autrui qui implique une conséquence positive pour soi. Ce type de joie implique réellement la notion de désintérêt empathique.

La joie qui prend son origine dans la relation et l’interêt porté au monde, à la société
Il s’agit du même cas de figure que la joie porté à un individu, mais transposé à l’échelle d’un groupe d’individus, d’un système organique complexe comme la planète ou l’ensemble des êtres vivants.
Là encore il s’agit d’un sentiment d’amour désintéressé et inconditionnelle.
C’est la forme de joie la plus puissante en terme d’intensité de mouvement et en terme de durabilité de ressentis.

Si tu recherches l’harmonie dans ta vie, que tu aimerais une boussole intérieure qui te fais du feedback lorsque tu es aligné avec tes valeurs profondes, choisis la joie.
Si tu cherches un état d’être, un sentiment, une émotion qui influencent positivement ton corps, permet une harmonisation de tes hormones, une mise à niveau des systèmes sympathiques et parasympathiques, choisis la joie.
Si tu veux une information valable pour savoir si tu es connecté aux parts plus vastes de ton être, ton soi supérieur, ta conscience, choisis la joie.
Peut-être donner la définition de tropisme ?
sentiment d’amour désintéressé et inconditionneL : dans le dernier cas de figure de la joie.
J’aurais bien vu un lien en bas de page vers l’article relatif aux valeurs 🙂 Afin de concrètement poursuivre le travail de cohérence et de reliance à la joie :))
Merci !!
La suite 🙂
les quatres hormones -> pas de S à quatre
système sympatHique -> H
proverbe orientale qui dit -> oriental
Les guillemets ne sont pas tous au même format dans le texte
Pour la médecine chinoise, la joie de part -> de par
Met en place des objectifs -> MetS
paysages que d’autres ne trouveraient pas plaisant -> plaisantS
conscience qui s’épanouie -> épanouit
La joie qui prend son origine dans la relation et l’interêt -> intÉrêt
Manque deux E : la joie portéE à un individu mais transposéE à l’échelle
sentiment d’amour désintéressé et inconditionnelle -> inconditionnel
Manque deux S : C’est la forme de joie la plus puissante en termeS d’intensité de mouvement et en termeS de durabilité
boussole intérieure qui te fais -> faiT
Je l’experimente depuis 2 jours, ca fait du bien et ca fonctionne. Je l’ai testé avec un inconnu en colère et cela fonctionne. Merci a toi pour le partage